Les 10 ans de l'AMAPàPAM

Passionnante soirée que les 10 ans de l’Amap à Pam le 19 janvier dernier au Cinéma Jean Vilar Blenod lès Pont a Mousson


Premier temps : le documentaire « Les agités du bocage » situé dans le Nord, qui confronte une agriculture intensive de champs de patates et une autre agriculture locale, en circuit court, respectueuse de l’environnement et collaborant avec le Parc régional de l’Avesnois.

Des belges et des néerlandais rachètent les terres en Avesnois pour produire leurs chips ! Ces agriculteurs suscitent la colère dans les bourgs, car ils épandent des pesticides jusque devant l’école maternelle, ils arrachent des haies de plus de 200 ans et ils cultivent des champs sans haies dont les terres se transforment en coulées de boues aux premières pluies, qui viennent inonder les maisons d’habitation en bas de la côte.

La parole est donnée aux habitants d’Anor, Trelon et autres bourgs de l’Avesnois : l’éleveur de brebis, la mère de famille, le maire, le militant, le directeur du Parc régional, etc.
Le film montre le combat de David contre Goliath, les dégâts causés par l’arrachage des haies, le bonheur de vivre dans ces villages en pierres de pays entourés de bocages par des habitants solidaires et déterminés, …

Deuxième temps : les échanges animés par François. Ils sont cinq à s’exprimer. Ancrés dans leur territoire, Anne et Paul racontent les plantations d’arbustes, d’arbres qu’ils poursuivent depuis quelques années avec l’aide du Parc naturel régional de Lorraine, leurs pratiques respectueuses de l’environnement pour éviter les ravinements, les liens créés pour dynamiser la communauté (création d’une épicerie labellisée par le Parc naturel régional de Lorraine à Chaillon, les drives Emplettes paysannes ou circuit Fermes Vertes).

Simon évoque leur installation il y a 3 ans à Grosrouvres, où ils élèvent plusieurs centaines de poules, canards, dindes. Ceci dans le respect du bien-être animal, qu’on ne trouvera pas dans les fermes-usines !

Caroline, elle, s’est installée il y a un an sur Prény. Reconversion, car elle voulait travailler en lien avec la Nature, dans un métier qui lui fait sens : elle cultive des herbes aromatiques et cueille également en sauvage en forêt (ail des ours, orties, …).

Pour Vincent, la reconversion date d’il y a 15 ans. D’instituteur il est devenu boulanger. Une deuxième vie, faite de hauts et de bas. De très belles rencontres aussi ! Il conclut en soulignant : « c’est fort d'être libre, et d'exercer un métier que l’on aime : faire du bon pain au levain naturel »

Vincent rappelle également combien les producteurs doivent aux Amap : garantie financière avec la production annuelle prépayée, gestion de trésorerie, contacts directs avec la clientèle, savoir pour qui et quand on produit, solidarité entre Amapiens !

Une question dans la salle permet d’aborder Terre de Liens. Anne explique : « pour lutter contre les 200 fermes qui disparaissent par an, Terre de Liens achète des terres, qu’elle met à disposition d’agriculteurs cherchant à s’installer, en échange de baux avec des règles telles que cultures en bio, ne pas retourner la terre, … ».

Vincent du Parc Régional de Lorraine brosse les activités du Parc, notamment les chantiers nature, de replantation de haies et de recépage.
Le Parc n’assure pas « la police », n’édicte pas de règlements. Il fête cette année ses 50 ans d’anniversaire, l’occasion de louer leur travail sur le terrain pour accompagner les agriculteurs, leurs activités pédagogiques et de promotion d’un tourisme responsable.
L’image la plus choquante du film pour lui : cette trogne (arbre têtard taillé périodiquement), vieille de 200 ans, arrachée et laissée dans un champ avec plusieurs mètres de haies déracinées. Il explique que les animaux mangent les feuilles des saules têtards, on coupe leurs branches pour en faire du bois de chauffage ou du paillage, sans compter toutes les cavités que recèle la trogne, où les animaux nichent. Bref un arbre qui fait partie intégrante du bocage, et marqueur de l’identité de l’Avesnois comme des milieux humides en Lorraine.

Le Florain, monnaie locale en M&M, Meuse et Vosges : c’est Nicolas et Camille qui nous en parlent. Ce sont 200 000 florains qui sont en circulation sur notre territoire. Juste dans la salle, Un pain de côté, la ferme du Cytise, la chèvrerie de Chaillon, l’AmapàPam, PamBio et Caroline des Sauvajoncs l’utilisent pour leurs règlements.

Troisième temps : dégustation/apéro. Les pâtés en croûte de Simon, les pâtes d’Anne et les pains de Vincent sont … partis comme des petits pains. Et que dire des délicieuses préparations maison apportées par les Amapiens ! On vient échanger autour des tables, prendre une tisane chaude ou un sirop chez Caroline. Sans oublier de goûter les vins de Moselle du domaine Oury-Schreiber servis par Angélica : « blanc ou rouge ? ». Tester aussi une des quatre bières de 0,75L de la brasserie La Tuilerie.

Ahh mille mercis à Maurice, qui a réussi le tour de passe-passe d’occuper les nombreux enfants, avec dessins animés, jeux et quelques confiseries durant tout le débat …

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